Le mal n’est pas nouveau auprès des soignants, la crise sanitaire l’a accentué.
L’infirmière a rendu sa blouse : « J’ai besoin de respirer l’air frais, de retourner du côté des vivants »
En dix ans de carrière, une urgentiste de Charente-Maritime n’a été arrêtée qu’une seule fois : «Un arrêt de travail pour l’un de nous, ça signifie encore plus d’heures sup pour ses collègues.»
Un mois et demi durant, elle a pourtant dû être hospitalisée à la clinique psychiatrique de Saujon, où les médecins de l’âme se mettent au service de leurs confrères. Assise en tailleur sur son lit, son bureau couvert de livres, de boîtes de café soluble et de cigarettes, cette quadragénaire gracile nous a raconté comment la deuxième vague s’était écrasée sur elle. Un matin, elle s’est retrouvée bloquée dans son lit, incapable de bouger, de se lever, de parler…
Dans la dernière étude Medscape, près de la moitié des médecins interrogés déclarent souffrir de burn-out, contre 30 % lors des précédents sondages en 2018 et 2016.
Aux thermes de Saujon, qui s’est fait une spécialité du traitement de cet épuisement physique et mental, 25 des 135 patients accueillis sont des professionnels de la santé. Si le mal n’est pas nouveau, la crise sanitaire l’a accentué.